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    L' « archéolonisation » de Jérusalem

    • Jérusalem

    « Aujourd'hui, à Jérusalem, on ne sait plus qui est l'archéologue et qui est le colon » : ainsi s'achève l'intervention de Nazmi Ju'bi à l'Université de Birzeit le 2 août 2009. Cinq universitaires palestiniens y sont réunis pour une conférence sur Jérusalem intitulée « History of the Future ». L'historien Nazmi Ju'bi a été le premier a prendre la parole : il a mis en lumière la relation entre archéologie et colonisation. L'archéologue et le colon : deux figures parallèles, au service d'une même stratégie. Celui-ci s'installe dans une maison dont une famille palestinienne vient d'être expulsée par l'armée israélienne, l'entoure aussitôt de grillages, place quelques caméras de surveillance et exhibe triomphalement un drapeau israélien, qui trônera sur le toit de sa petite prison. Un « garde des colons », armé et muni d'une oreillette, garantira jour et nuit sa sécurité. Celui-là creuse des tunnels sous des mosquées, déterre les derniers vestiges de la présence arabe à Jérusalem (pour les enfouir ailleurs), réquisitionne des grottes ou des bassins palestiniens en leur inventant soudain une dimension religieuse jusqu'alors méconnue. Les Palestiniens sont chassés de ces nouveaux  lieux saints, et l'on voit défiler, à travers une grille médiévale aussi authentique que le lieu saint lui-même, de fervents paquets de colons. L'archéologue et le colon sont les deux visages d'un même nettoyage ethnique.

     

    Que le colon colonise, cela a le triste mérite d'être un phénomène connu. Que l'archéologie se dépouille, sans regret, de sa visée scientifique pour devenir l'instrument politique de la colonisation israélienne, que l'archéologie renonce à la vérité pour prêter allégeance au mensonge, qu'elle soit entièrement mise au service d'une politique de la fiction: c'est peut-être le plus dérangeant, et c'est assurément le plus alarmant. Une violence est faite au passé qui complète et parachève la violence exercée sur le présent: la désarabisation du sous-sol de Jérusalem est  un complice efficace de la dépalestinisation de la ville. La destruction méthodique des traces de la présence arabe à Jérusalem dans le passé est odieusement mimée par celle de la présence palestinienne actuelle: la symétrie est parfaite. Israël renonce à la Vérité du passé après avoir abandonné l'idée-même d'une Justice au présent. Le nettoyage ethnique s'accompagne d'un nettoyage du patrimoine.

    Prenons l'exemple du quartier de Silwann, où l'armée israélienne accomplit progressivement la politique du « slow transfert »: l'une après l'autre, les maisons palestiniennes sont détruites et leurs habitants déplacés. Israël pousse même l'ironie jusqu'à exiger des familles palestiniennes qu'elles paient les services des bulldozers qui se sont « déplacés pour elles ». A Silwann, les habitants palestiniens ont dressé une tente où ils se réunissent pour lutter contre le « transfert silencieux »: « le virus de Jérusalem est plus mortel que la grippe A », explique l'un d'entre eux avec humour.. Sous la tente, des panneaux exhibent des ordres de démolition - car les Palestiniens sont d'abord invités à détruire eux-mêmes leurs habitations-, des avis d'expulsion, et des taxes, des amendes: « Bientôt, ils nous feront payer une taxe pour l'oxygène qu'on respire! », prédit le Palestinien. Cette prophétie caricature l'absurdité de la politique israélienne, mais elle n'en est pas si éloignée dans l'esprit, quand on songe par exemple que des Palestiniennes ont été arrêtées à Jérusalem parce qu'elles chantaient en arabe, ou quand on se rappelle que tout groupe de dix personnes est un rassemblement politique aux yeux de la législation israélienne - sans oublier non plus que tout rassemblement politique est susceptible de se poursuivre en prison. La marge de manœuvre des habitants de Silwann est extrêmement étroite, mais leur détermination est solide: « Cette terre est la prunelle de nos yeux, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas la quitter. » Ils dénoncent la manœuvre israélienne qui consiste à utiliser les fouilles archéologiques comme prétexte aux expulsions: on peut lire sur un écriteau « Expulsions disguised as archeology ». Car les Israéliens prétendent depuis quelques temps que le quartier de Silwann a été bâti sur un site sacré: la « Cité de David ». Ils ont transformé en bassin purificateur le petit ruisseau qui servait autrefois de terrain de jeu aux jeunes Palestiniens du quartier: ceux-ci n'y ont plus accès, mais ils peuvent observer à travers une grille les pèlerins-colons. 

    Ce mythe de la Cité de David a été inventé de toutes pièces par les Israéliens, dans le but évident de justifier les expulsions. Face à une telle politique de la fiction, les Palestiniens sont presque sans défense. Dans le cas de Silwann, un lieu de détente palestinien a été métamorphosé, du jour au lendemain, en site religieux, réservé aux Juifs et aux touristes. Il s'agit sans nul doute d'une insulte faite à l'histoire et à la vérité historique. Dans d'autres cas, le phénomène est encore plus visible - et peut-être encore plus scandaleux -, car les Israéliens n'hésitent pas à transformer des lieux sacrés du culte musulman en lieux de culte juifs (comme cette mosquée de Jérusalem qui est devenue une synagogue en 1967, et sur la façade de laquelle on peut lire : « reopened after the Six Days War », inscription naturellement mensongère). Très manifestement, Israël se comporte avec l'histoire comme avec les résolutions de l'Organisation des Nations Unies, et prend toutes les libertés qui lui sont nécessaires ou utiles pour poursuivre la colonisation de la Palestine.   Etrangement, ce sont les maisons palestiniennes ou les lieux saints de l'Islam, comme la mosquée d'Al Aqsa, qui sont menacés par les fouilles dans le sous-sol de Jérusalem. Les tunnels creusés sous l'Esplanade des Mosquées sont financés par l'Administration du Mur des Lamentations. Les fouilles près de la Porte des Maghrébins détruisent les derniers vestiges de cet ancien quartier arabe, complètement rasé. On pourrait multiplier les exemples de cette manipulation de l'histoire, et de la subordination de l'archéologie, donc de la vérité scientifique, aux impératifs stratégiques et politiques de l'Etat juif. Israël s'est fait l'historien de Jérusalem, et aucune découverte archéologique ne modifiera cette version officielle et fictive - le plus ironique demeurant la mise au jour par les archéologues israéliens de traces des civilisations byzantine et ottomanes (donc musulmanes), alors même qu'ils cherchaient à fonder « scientifiquement » l'invention du « bassin sacré », datant de 2001. A l'évidence, il ne s'agit plus d'histoire ou d'archéologie, mais de mythes politiques, forgés par Israël pour devenir les moteurs de la colonisation. Cela n'a pas échappé à certains archéologues israéliens, qui développent depuis quelques années une école critique, fissurant les légendes officielles et soulevant de profonds questionnements quant à la légitimité d'une telle politique du mensonge. On ne s'étonnera pas du peu d'écho de leur message au sein de la société israélienne. 

    Le nettoyage du patrimoine selon des critères éthnico-religieux participe de l'israélisation et de la judaïsation de Jérusalem, au même titre que la colonisation de la ville, et d'une manière plus insidieuse. A la violence du colon « de surface » répond celle de l'archéologue (qui n'a d'archéologue que le nom) dans les profondeurs du sous-sol jérusalémite, souterraine et invisible, mais tout aussi dangereuse et criminelle. Au crime contre l'humanité répond le crime contre la vérité.

    Source:Project Palestine

      

    Qui a sacrifié ,crucifié Jésus ? Qui a exterminé les enfants de Gaza ? Des extra- terrestres peut etre ...Le monde a besoin de Paix et non de la haine qui avilit la noblesse de l'etre humain .

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  • paroles d'outre mur from jc fouche on Vimeo.

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  • Henry Cattan 29 novembre 1947 : Le complot International contre la Palestine Une traduction du chapitre 6 du livre d'Henry CATTAN, The Palestine Question, Croom Helm, London, New York, Sydney ; © 1988 Henry Cattan ; pages : 32-40.

    Henry CATTAN n'est autre que le porte-parole du haut Comité arabe qui représenta le peuple de Palestine au cours du débat qui s'est engagé sur la question de la Palestine aux Nations Unies en 1947. La Palestine et les Nations Unies

    Dans sa lettre au Secrétaire Général des Nations Unies datée du 2 avril 1947, le gouvernement britannique demanda que la Question de la Palestine soit inscrite à l'ordre du jour de la prochaine session de l'Assemblée Générale, session au cours de laquelle elle serait appelée à prononcer des recommandations, selon l'Article 10 de la Charte, sur l'avenir politique de la Palestine. une session spéciale de l'Assemblée Générale a été fixée pour le 28 avril 1947 pour traiter cette question. Cinq États arabes, l'Égypte, l'Iraq, la Syrie, le Liban et l'Arabie Saoudite demandèrent au Secrétaire-Général d'inclure à l'ordre du jour de sa session spéciale la fin du mandat sur la Palestine et la déclaration de son indépendance.

    Le Mandat prend fin avec la dissolution de la Société des Nations Nous devons remarquer que le mandat sur la Palestine est déjà arrivé légalement à sa fin du fait de la dissolution de la Société des Nations (SDN) en avril 1946. Le mandat était exercé en tant que pouvoir tutélaire sous l'égide de la SDN. Dans une résolution adoptée à sa dernière réunion le 18 avril 1946, la SDN rappela que l'Article 22 de la Convention régissant certains territoires placés sous mandat, garantissait : le principe du bien-être et du développement de leurs habitants en terme d' engagement civilisationnel sacré, et reconnut aussi que, au terme de l'existence de la SDN, ses fonctions relatives au mandat seraient appelée à prendre fin. La SDN prit note des intentions de ses membres administrant les territoires sous mandat de continuer à les administrer pour le bien-être et le développement des populations concernées jusqu'à ce que des arrangements soient faits entre les Nations Unies et les puissances mandataires conformément à la Charte des Nations Unies. Certains pays sous mandat ont déclaré leur intention de conclure des accords d'administration selon la Charte, mais la délégation égyptienne expliqua que le mandat a pris fin avec la dissolution de la SDN et que, ainsi, la Palestine ne pourrait être placée sous administration.

    Procédures aux Nations Unies en 1947 : le Plan de Partition de la Palestine Quand la question de la Palestine a été soumise à la discussion aux Nations Unies en 1947, les Juifs et les Palestiniens ont été invités à présenter leurs points de vue. Les premiers, représentés par le rabbin Hillel Silver, demanda la reconstitution du foyer national juif en Palestine conformément à la Déclaration de Balfour, faisant aussi référence au martyre des Juifs durant la seconde guerre mondiale et lança un appel pour l'établissement d'un Etat juif en Palestine. L'auteur de ces lignes [Henry Cattan, ancien juriste et avocat en Palestine avant la création d'Israël, en Syrie, en Jordanie et au Liban, n.d.t.] présenta le point de vue de la Palestine en tant que porte-parole du Haut Comité Arabe qui représenta le peuple de Palestine. Il s'opposa au plan de partition de la Palestine et souligna que les Arabes de la Palestine ont droit à leur indépendance sur la base de la Charte et de leurs droits naturels et inaliénables. Les Etats arabes ont expliqué que la seule issue offerte aux Nations Unies était la reconnaissance de la fin du mandat et l'indépendance de la Palestine.

    Cependant, suite à des manœuvres des Sionistes et de leurs amis, la proposition arabe n'a pu obtenir la majorité requise. Et à sa place, l'Assemblée Générale a constitué le 15 mai 1947 un Comité Spécial sur la Palestine (UNSCOP) pour préparer un rapport sur la Question de la Palestine à soumettre à sa prochaine session. Cependant, les Palestiniens boycottèrent l'UNSCOP et ne participèrent pas à ses enquêtes. L'UNSCOP soumit deux plans, un majoritaire, l'autre minoritaire. Le plan majoritaire proposa la fin du mandat et la partition de la Palestine, la création d'un Etat arabe et d'un Etat juif avec une union économique entre eux. Et un corpus separatum pour la ville de Jérusalem qui serait soumise à un régime international spécial administré par les Nations Unies. Le plan minoritaire, quant à lui, envisagea aussi la fin du mandat, mais proposa la création d'un État fédéral qui comprendrait un Etat arabe et juif avec Jérusalem en tant que capitale de la fédération. Au cours du débat qui s'en suivit, les Arabes rejetèrent la proposition de partition et mirent en question la compétence ou le pouvoir des Nations Unies à recommander la partition de leur patrie en deux Etats et de ce fait porter atteinte à son intégrité territoriale. Ils soulevèrent aussi la question de l'invalidité de la Déclaration de Balfour et du mandat. Le Sous-Comité II à la Commission ad hoc sur la Question de la Palestine recommanda que ces points soient soumis à la Cour Internationale de Justice pour avis. Cependant, cette recommandation ainsi que les nombreuses demandes des Arabes de soumettre ces points à la Cour Internationale de Justice ont été écartées par l'Assemblée Générale. L'opposition des Juifs à la partition La partition de la Palestine a été rejetée non seulement par les Arabes palestiniens mais aussi par les Juifs orthodoxes natifs de la Palestine qui ont vécu en bons termes avec leurs voisins arabes. En fait, le concept de foyer national juif était étranger aux Juifs orthodoxes originaires de la Palestine. Ronalds Storrs, le premier Gouverneur britannique de la Palestine, écrivit : ' Les Juifs religieux de Jérusalem et de Hébron et les Sépharades étaient violemment opposés au sionisme politique. ' Opposition aussi des hommes politiques juifs. Les plus remarquables parmi ceux qui combattirent la partition étaient Sir Herbert Samuel, le premier Haut Commissaire en Palestine, et J. L. Magnes, Président de l'Université Hébraïque de Jérusalem. Les deux hommes se sont opposés à ce que la Déclaration de Balfour puisse s'acheminer vers un Etat juif. Dans un discours à la Chambre des Lords le 23 avril 1947, Sir Herbert Samuel, alors Vicomte Samuel, dit : ' Je ne soutiens pas la partition, parce que, connaissant le pays comme je puis le faire, cela semble être géographiquement impossible. Cela créera autant de problèmes qu'il en résoudrait. ' Dans sa déposition devant le Comité Anglo-américain d'Enquête sur la Palestine, J. L. Magnes déclara : ' Les Arabes ont d'importants droits naturels en Palestine. Ils ont été là depuis des siècles. Les tombes de leurs ancêtres sont là. Il y a des traces de la culture arabe à chaque coin. La Mosquée d'El-Aqsa est la troisième mosquée sacrée de l'Islam… ' Dans un mémorandum à l'UNSCOP en date du 23 juillet, L. J. Magnes a expliqué son opposition à la partition en ces termes : ' On nous a demandé le pourquoi de notre opposition à la partition de la Palestine… Nous pensons qu'une véritable séparation est impossible. Vous mettrez partout où vous voudrez les limites de l'Etat juif, il y aura toujours une très grande minorité arabe… Il est impossible de tracer des limites satisfaisantes du point de vue économique… Plus l'Etat juif est plus grand, plus l'existence économique de l'Etat arabe devient impossible… ' Si l'objectif est de promouvoir la paix, des frontières satisfaisantes ne peuvent être déterminées. Là où vous poserez ces frontières, vous créerez des hommes radicaux des deux côtés de la frontière. Des hommes radicaux mènent presque toujours à la guerre… Il y a ceux qui disent que nous devons accepter la partition maintenant, parce que ' les frontières ne sont pas éternelles '… En d'autres termes, la Palestine juive partitionnée pourrait être l'avant poste d'une conquête future de tout le pays. ' Beaucoup de Juifs sont en faveur de la partition… Mais, il y a beaucoup de Juifs, qu'ils soient modérés ou extrémistes, religieux ou non, qui sont opposés à la partition… Imposer la partition pourrait être une entreprise risquée. ' Pour toutes ces conditions, nous trouvons étrange que personne ne prétende à une partition qui soit pour lui, au moins, définitive. Pour nous, elle nous semble n'être rien d'autre que le commencement d'une guerre réelle… peut-être entre Juifs, et une guerre entre Juifs et Arabes. ' Les États Unis et l'Union Soviétique appuient la partition Bien que l'ambition sioniste de créer un Etat juif ne fut pas partagée par tous les Juifs, les Sionistes mobilisèrent toutes leurs forces pour garantir un vote par les Nations Unies en faveur de la partition. Ils réussirent à mettre de leur côté Harry Truman, Président des USA, qui pour des raisons électorales liées au vote juif, a usé de son immense influence pour persuader plusieurs membres des Nations Unies de voter en faveur de la partition. L'Union soviétique aussi a favorisé la partition essentiellement pour deux raisons : premièrement pour mettre fin à l'Administration britannique en Palestine, et deuxièmement, du fait que la grande majorité des immigrants juifs en Palestine venaient de l'Union Soviétique, de Pologne et d'Europe centrale, elle espéra qu'un Etat juif devienne son allié au Moyen-Orient.

    Sous l'influence conjuguée des Etats Unis, de l'Union Soviétique, et de leurs satellites, l'Assemblée Générale adopta le 29 novembre 1947 la Résolution 181 (II) pour la partition de la Palestine en un Etat arabe et un Etat juif par un vote de trente-trois contre treize, avec dix abstentions. Le Royaume-Uni s'est abstenu. Les votes négatifs sont ceux des Etats arabes : l'Egypte, l'Iraq, le Liban, l'Arabie Saoudite, la Syrie, et le Yemen ; de quatre pays musulmans : l'Afghanistan, l'Iran, le Pakistan, la Turquie ; et Cuba, la Grèce et l'Inde. Les frontières entre les deux Etats ont été fixées dans la Résolution. Selon celles-ci, la surface de l'Etat arabe devrait avoir 11.800 km² représentant 42 % de la surface totale de la Palestine, alors que l'Etat juif devrait avoir une superficie de 14.500 km² représentant 57 % de la Palestine. En outre, la résolution a prévu un corpus separatum pour la Ville de Jérusalem qui devrait être soumise à un régime international spécial sous administration des Nations Unies. La résolution a stipulé aussi que les deux Etats doivent former une Union économique du fait que sans cette Union, la partition ferait de l'Etat arabe un Etat non viable. Il a été prévu que ces deux Etats et le régime spécial pour Jérusalem devraient voir le jour deux mois après la fin de l'évacuation des forces armées du Mandat. En décembre 1947, le Gouvernement britannique informa les Nations Unies qu'il met fin au mandat et retire ses forces le 15 mai 1948.

    Le rôle joué par les USA et l'Union Soviétique en influençant le vote en faveur de la partition a été reconnu par le Département d'Etat américain dans son Report of the Policy Planning Staff sur l'attitude des USA vis-à-vis de la Palestine, en date du 19 janvier 1948. Ce rapport dit en substance : ' Les USA et l'URSS ont joué un rôle déterminant dans le vote favorable à la partition. Sans le leadership américain et les pressions qui ont été exercées au cours des délibérations sur la Palestine, la majorité des deux-tiers nécessaires au vote n'aurait pu être obtenue…

    Il a été démontré que des personnalités et des organisation américaines non gouvernementales, y compris des membres du Congrès, surtout à la fin de la session de l'Assemblée, ont exercé des pressions sur divers délégués étrangers et sur leurs gouvernements afin de les pousser à soutenir l'attitude des USA sur la Question Palestinienne. Preuve à cet égard le document A ci-joint. ' Malgré le fait que les USA ont soutenu la partition de la Palestine et la création de l'Etat juif, il serait important pour l'histoire de signaler les voix dissonantes d'au moins trois membres supérieurs de l'Administration américaine. James Forrestal, Secrétaire de la Défense, a condamné les manœuvres utilisées pour assurer le vote favorable à la partition dans ses Mémoires. Forrestal affirma que ' notre politique palestinienne a été dictée par des visées politiques sordides… ' Warrin Austin, représentant américain aux Nations Unies, s'est opposé à la partition dans ses discussions avec sa délégation. Ce document l'atteste : ' En phase avec le principe déclaré des USA de soutenir les Nations Unies en défendant l'indépendance et l'intégrité politique, l'Ambassdeur Austin ne voyait pas comment découper un lopin de terre pour en faire un Etat à partir d'une terre elle-même trop petite pour faire un Etat. Il pensait qu'il était certain qu'un tel Etat devrait se défendre pour toujours à l'aide de baïonnettes, jusqu'à ce qu'il périsse dans le sang. Les Arabes, dit-il, ne voudraient jamais en leur for intérieur avoir un Etat si petit.

    ' La plus sévère critique de la partition de la Palestine a été exprimée par Lord Henderson, directeur du Bureau du Moyen-Orient et des Affaires africaines au Département d'Etat. Dans un rapport au Secrétaire d'Etat en date du 22 septembre 1947 il critiqua le rapport majoritaire de l'UNSCOP recommandant la partition et déclara qu'il n'était pas dans les intérêts des USA de soutenir le plan de partition ou la création d'un Etat juif. Il fit référence à l'Enquête du Comité Anglo-Américain qui n'a pas recommandé la partition. Loy Henderson poursuivit : ' Nous ne sommes pas dans l'obligation vis-à-vis des Juifs de créer un Etat juif. La Déclaration Balfour et le mandat n'ont pas prévu un Etat juif, mais un foyer national juif. ' Il souligna que la partition serait ' en violation totale des divers principes prévus dans la Charte ainsi que des principes sur lesquels se fondent les concepts américains du politique. ' Invalidité de la résolution de la partition La résolution de la partition est grevée par des irrégularités grossières que l'on peut résumer ci-après : (1) Incompétence de l'Assemblée Générale des Nations Unies à partager la Palestine.

    Les Nations Unies ne possédaient aucune souveraineté sur la Palestine, ni le pouvoir de priver le peuple de Palestine de son droit à l'indépendance sur toute sa patrie et de porter atteinte à leurs droits nationaux. Dès lors, la résolution des Nations Unies pour la partition de la Palestine ne possède aucune valeur, en droit ou en fait, comme cela a été reconnu par de nombreux juristes éminents. P. B. Potter a remarqué que ' Les Nations Unies n'ont aucun droit de dicter une solution en Palestine… ' […] (2) Le déni de justice dans le rejet opposé par l'Assemblée Générale de plusieurs requêtes aux fins de soumettre les questions de l'incompétence de l'Assemblée Générale ou de l'illégalité de la Déclaration de Balfour, ou du Mandat à l'avis de la Cour internationale de Justice. P. B. Potter a remarqué que ce rejet ' tend à confirmer le manquement de la loi internationale ' à cet égard. Ce manquement constitue un déni de justice qui a ôté la résolution de partage de toute valeur juridique. (3) Violation de l'Article 22 de la Convention de la SDN qui a reconnu provisoirement l'indépendance du peuple palestinien et envisagea un mandat temporaire sur la Palestine en vue d'acheminer ses habitants à une totale indépendance. (4) Violation de la Charte des Nations Unies et du principe de l'autodétermination du peuple de Palestine. (5) Violation des principes les plus élémentaires de la démocratie en ignorant de façon flagrante la volonté de la majorité des habitants d'origine qui s'opposèrent à la partition de la Palestine. (6) Influence illégitime exercée par l'administration américaine, et personnellement par le Président des USA, pour garantir le vote de l'Assemblée Générale en faveur de la partition. (7) Iniquité flagrante du plan de la partition. D'un côté, plus d'un demi million de Palestiniens seraient assujettis au pouvoir juif dans un Etat juif par des immigrants amenés en Palestine contre la volonté des populations d'origine. Comme cela a été délimité par le plan de partition, la population de l'Etat juif proposé consiste en 509.780 Musulmans et Chrétiens et 499.020 Juifs. D'un autre côté, et selon les Statistiques urbaines établies par le Gouvernement palestinien, les Juifs possédaient à la fin du Mandat 1.491.699 dunoms de terre (le dunom équivaut à mille m²) sur un total de 26.323.023 dunoms représentant la superficie de la Palestine, soit 5,66 %. Ceci a été reconnu par David Ben Gourion, alors qu'il était Président de l'Agence juive, et plus tard Premier minsitre d'Israël, dans son témoignage devant l'UNSCOP en 1947. Il a dit : ' Les Arabes possèdent 94% de la terre, et les Juifs seulement 6%. ' Et malgré cela, les Juifs qui ne représentaient que moins du tiers de la population totale de la Palestine, et qui étaient pour la plupart des étrangers, ont eu droit à une portion de terre dix fois plus que ce qu'ils possédaient réellement. Cela ne s'appelle pas une partition, mais une spoliation. Les Etats arabes ont proclamé leur opposition à la résolution de la partition parce qu'ils la considérèrent comme une violation de la Charte et comme illégitime. Les Palestiniens rejetèrent aussi la partition de leur patrie, mais les Juifs l'acceptèrent ' avec réticence '. Les Palestiniens et les Arabes en général ont été accusés d'intransigeance, de manque d'esprit de compromis, et d'erreur à cause de leur rejet de la partition, alors que les Juifs ont été loués pour leur attitude conciliante, et pour leur acceptation de la partition, même ' à contrecœur '.

    Cette critique a été réfutée par un observateur neutre en la personne de J. Bowyer Bell en ces termes : ' Il est trop facile de parler après-coup des gaffes des Arabes, de leurs occasions ratées, de leur intransigeance. Il est cependant trop facile de demander à d'autres de donner la moitié de leur pain. Sûrement, l'argument des Arabes est trop juste… Simplifiée, la position des Sionistes apparaît comme celle de ceux qui devant le dilemme palestinien, proposent de couper la poire en deux, alors que les Arabes voudraient l'avoir en entier. C'est aussi naïf, aussi malin, mais néanmoins, cet argument finit par rejeter le point de vue arabe du mauvais côté. Et le plus grave en tout cela, c'est que cela a bien marché. Le Jugement de Salomon La résolution sur la partition pourrait paraître pour certains comme une sorte de jugement de Salomon. Pour autant, quand le roi Salomon était appelé à donner son jugement sur la dispute entre deux femmes qui réclamaient toutes les deux le même enfant, il ordonna de le couper en deux, afin de ' donner la moitié pour l'une et la moitié pour l'autre ' (1 Rois 3,25). Il a voulu seulement par cela faire éclater la vérité pour connaître la véritable mère de l'enfant. Et quand il le fit, il ordonna de ne pas sacrifier l'enfant, mais de le rendre à sa vraie mère. Mais dans le cas de la Palestine, la sagesse du Roi Salomon n'a pas été appliquée, et la Palestine a été effectivement coupée en deux et, en effet, elle n'a cessé, depuis, de saigner. Source : site Allahouakbar.com

    Source :http://www.michelcollon.info

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  •  Une vraie saga familiale !
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